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Olivier PENELAUD est un chercheur autodidacte se laissant porter par l’inspiration d’une discipline à une autre. D’abord intéressé à la Chimie et la santé, il évolue vers les Sciences Cognitives (Bordeaux 2) au sein desquelles il se découvre une passion pour l’Épistémologie, la modélisation des phénomènes complexes et surtout la Psychologie Cognitive, qu’il investira jusqu’à l’obtention de son doctorat (Paris VIII/IMASSA). Il publiera durant cette période un bel essai sur le paradigme de l’énaction dans PLASTIR 18,03/2010 (pdf). Pour sa thèse, il intègre le Laboratoire de Psychologie de la Conduite de l’INRETS (aujourd’hui LPC-IFSTTAR), puis accède à un poste de chargé de recherche, et travaille sur des thématiques aussi variées que les stratégies de conduite sur autoroute, l’harmonisation des politiques européennes de sécurité routière, et l’analyse des accidents de tramway. Se sentant écartelé par le hiatus entre les lignes de recherche proposées et ses thématiques d’intérêts, il préfère quitter la recherche institutionnelle pour se centrer sur l’humain. Il se forme alors à la PNL, à la méditation (i.e. Pleine conscience, Kundalini Yoga, ancien élève Vipassana), et s’installe en tant que thérapeute comportementaliste. Récemment formé à l’hypnose thérapeutique (ARePTA), il nous présente ici le résultat de ses dernières cogitations sur une approche non-classique de la conscience et ses états modifiés. En résumé, selon l’auteur « l’hypnose ericksonienne est une pratique thérapeutique induisant ce que l’on appelle classiquement une transe (i.e. forme de veille paradoxale ou « rêve éveillé », par opposition au sommeil paradoxal) à partir de laquelle, le patient guidé du thérapeute, peut orienter son attention vers un but spécifique ; l’objectif étant défini selon les besoins du patient, les visées de cette thérapeutique sont potentiellement infinies — en tant qu’elles respectent, bien-entendu, sa nature profonde (i.e. ses convictions et sa sensibilité). Élaborée dans les années vingt et développée sur plus d’un demi-siècle par le psychiatre américain Milton H. Erickson, elle porte la filiation d’un usage remontant à l’Égypte ancienne et qui, pourtant, millénaires après millénaires, siècles après siècles, ne bénéficie toujours pas de l’éclairage scientifique nécessaire à sa normalisation ; c’est un fait, l’hypnose résiste au principe de sa naturalisation (i.e. de son appropriation par les sciences de la Nature). Face à ce constat, on peut continuer d’alimenter les oppositions, s’enfermant dans les digressions infinies du débat : hypnose, état psychique quelconque (i.e. minimise le rôle de la relation et donc du thérapeute, voire de la démarche) vs dramatisation spectaculaire de la suggestion (i.e. la relation est centrale mais elle fait du patient, un faible d’esprit, et du thérapeute, un manipulateur) ; ou, sur un mode plus palo-altien, lui opposer une troisième perspective consistant à « sortir du cadre » trop étroit auquel on aura tenté de la soumettre jusque-là, tout en la fondant sur des principes moins déterministes mais non moins rigoureux. L’objet de cet article est de soumettre une articulation possible de la pratique de l’hypnose thérapeutique avec une appréhension complexe des critères de scientificité. »
LES ÉLÉMENTS CRÉATEURS ET RÉCRÉATIFS DE LA BOÎTE À JOUJOUX d’HELLÉ ET DEBUSSY
Ly Lan MAGNIAUX, chanteuse et compositrice est issue de la Maîtrise de Radio-France, Docteur de la Sorbonne en Musicologie, diplômée du Conservatoire National Supérieur de Paris et du Conservatoire à Rayonnement Régional de Boulogne-Billancourt se produit en concerts à Paris et sa région dans un style pluriel à l’image de musiques de films (variétés, jazz et classique) de ses origines et de son enthousiasme dans l’exploration de la richesse de la diversité culturelle qu’offre le monde. Elle a publié chez SM, Zurfluh, PUPS, Mardaga, La Société Claudel, Le Musée Gadagne des marionnettes du monde. Le présent article est extrait de sa thèse non encore publiée qui porte sur La musique de 7 compositeurs écrite pour marionnettes et jouée à Paris entre 1886 et 1948 sous la direction de Michèle Barbe. Elle a collaboré aussi à France Culture au sujet de son DEA sur le rôle du cymbalum dans la musique européenne écrite entre 1886 et 1928. Concernant l‘essai qu’elle nous présente dans PLASTIR, l’auteur présente les faits en affirmant que jusqu’au XXIesiècle, rares sont les oeuvres artistiques qui ont été analysées de manière interdisciplinaire. Or le séminaire créé à la Sorbonne par Michèle Barbe (publiée dans PLASTIR 45, 03/2017) dont elle est issue a témoigné dès la fin du XXe siècle d’une volonté de décloisonnement des disciplines en musiques et arts plastiques au travers des universaux du langage. L’idée de transversalité disciplinaire chère à PSA se retrouve dans l’exemple de transdisciplinarité dont fait preuve Le Théâtre de marionnettes du Clair de Lune de Damien Schoëvaërt et L’Ensemble Carpe Diem dans les éléments créateurs et récréatifs de leur interprétation de La Boîte à Joujoux de André Hellé et Claude Debussy dont nous célébrons le centenaire de la disparition cette année. La lecture du très bel article de Ly Lan Magniaux sera grandement facilitée par une connaissance préalable de « La boîte à joujoux ». Il ne semble pas exister sur internet de copie du spectacle mentionné dans l’article. Vous pourrez cependant trouver une version pour piano et récitant interprétée par C. Ivaldi et F. Castang: https://www.youtube.com/watch?v=I_ki8M5TGtI, une version du premier tableau par l’orchestre UniMi dirigé par A. Crudele: https://www.youtube.com/watch?v=0XJx8M8jUXY, une version pour piano solo, interprétée par A. Planès: https://www.youtube.com/watch?v=LuFCg_0C6Yk&vl=fr.
DE LA PLASTICITÉ D’UN ARCHIPEL ARTISTIQUE ET SCIENTIFIQUE
Christian RUBY est philosophe et enseignant. Il a conduit de nombreux travaux sur le rapport Arts et Sciences : – Revue Le philosophoire, N° 35 (2011), La Science ; – Revue Raison présente, N° 176, 177, 178 (2010), 179 (2011), 184 (2013) ; – Revue en ligne Non-fiction, 2011-2012-2013 ; – Revue de L’Atelier Arts et Sciencesde l’Hexagone. Les expériences sont consignées : – Au Planétarium de Vaulx-en-Velin (avec l’artiste Laurent Mulot) ; – Au CEA de Grenoble (artiste Valérie Legembre) ; etc. Derniers ouvrages parus : Abécédaire des arts et de la culture, Toulouse, L’Attribut, 2015 ; Devenir spectateur, Invention et mutation du public culturel, Toulouse, L’Attribut, 2017. Site web de l’auteur. Pour Christian Ruby, « Il ne suffit pas de constater que de nombreux travaux se réalisent grâce à des collaborations entre chercheurs scientifiques et artistes. Il convient dans le même temps de conduire des démarches théoriques susceptibles de nous permettre de prendre des distances avec les arts qui se contentent de mimer les sciences et les sciences qui utilisent les arts à leur profit. Nous proposons dans cet article de faire valoir le concept de « surface d’échange » qui nous semble propre à penser des archipels arts et sciences plutôt que des exploitations réciproques. » On ne peut qu’acquiescer, tant cette surface d’échange plastique entre les domaines croisés des arts et des sciences est riche et aujourd’hui cruciale à développer ! Exemplarité dans un monde qui a tendance à sectoriser et isoler. Nous avons besoin de Leonardo Da Vincien herbe, sans faire de démagogie, et sans aucun doute d’archipels de création sans frontières à l’image de ce que les archipels Glissant ont drainé sur le terrain des langues, de la créolisation et de la relation. Or les artistes à la sensibilité exacerbée sont en demande depuis longtemps dans ce domaine et, élément nouveau, commencent à être entendu à plus grande échelle par la science, qui y voit enfin la valorisation de ces recherches, et bien plus encore quand le courant passe et qu’elle est à même de redécouvrir ses propres découvertes sous un jour nouveau ! Nombre de collectifs et de structures transversales faisant partie de la TRAS au plan national et européen soutiennent aujourd’hui l’exemplarité de cette démarche.
LE LANGAGE DE LA NATURE ACTE I & MANIFESTE DE DÉSYNCHRONISATION DE LA NATURE
Ingrid Paola AMARO est une artiste et chercheuse avec un parcours pluridisciplinaire. Formée en Arts Plastiques à l’Université Paris 1 La Sorbonne, Design-Urbain à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, Ingénierie du Paysage à l’INHP d’Angers et Sciences de l’Agronomie à Aurillac. Actuellement, elle fait une thèse en Art, Esthétique et Sciences de l’Art à l’Université Paris 1 La Sorbonne tutorée par Yann Toma. Elle déploie une pratique artistique qui s’articule autour de la relation entre les mouvements contemporains qui nous lient à la nature (jardins botaniques, extractions, parcs naturels…) et les concepts oubliés de son renouvellement (transcendantalisme, manifeste de Pierre Restany…). A ce titre, elle a récemment expérimenté la vie de cabane à l’image de H. D. Thoreau en 1845, dans une cabane et un étang d’Auvergne. Son travail actuel s’intitule: « Contre-Nature : Le déplacement géographique de l’endémisme. » Elle y théorise et expérimente, à partir de l’histoire ethnobotanique du Sophora toromiro, une nouvelle manière de se lier à la nature. La notion de frontière et le déplacement sont au coeur de son travail de recherche centré autour du Floral Prevention Office, une création artistique se confondant avec les institutions officielles de protection et de conservation de la nature. Le seul membre enquêteur du Floral Prevention Office enquête à travers l’infiltration (CONAF, Kew Garden, Serres d’Auteuil…). Créé à partir de l’enquête « Pour un Sophora toromiro planté quand le paysage n’existait pas« , sur un arbre endémique disparu de l’Île de Pâques dont toutes les réintroductions ont échoué, le Floral Prevention Office est un lieu fictif mais incluant une recherche bien réelle sur les méthodes de conservation des espèces végétales et problématisant de nouvelles formes de conservation. La représentation comme l’interprétation de la nature ont toute leur place dans les outils que le bureau mobilise, s’intéressant ainsi à l’objet fleur artificielle ou jardins botaniques. Complétant la partie théorique de la recherche, des échanges avec des acteurs de la protection de la nature, amateurs ou scientifiques font l’objet d’une archive. Ils se traduisent par des créations plastiques et des textes de réflexion faisant partie du travail de thèse d’Ingrid Paola Amaro qui résume sa contribution à PLASTIR comme suit : « Tout ce qui est palpable et comptabilisé, est vrai et crédible. Tout ce qui ne l’est pas, est futile et inutile. Ainsi, ce texte démarre une réflexion sur le langage que l’on emploi de la nature, sur la nature et pour la nature, et analyse les codes scientifiques qui sont devenus légitimes, annulant les visions ésotériques et pures, qui sont perçues comme anecdotiques et par conséquent méprisées et pas prises en compte. Mais en annulant ces pensées, nous annulons des cultures entières, des peuples entiers et notre propre humanité. Comme je l’ai dit. C’est juste un ACTE I. Vous voyez, vous commenciez déjà à me prendre pour un être farfelu et bucolique. Pas vrai ? Du coup, j’ai écrit un ‘ Manifeste Contre-Nature’ « .