Plastir n°53 – 03/2019

LES 4 PARTS DE L’ÊTRE HUMAIN – POUR UNE CRITIQUE DE L’ANTHROPOCENTRISME

Michel BOCCARA est chercheur au CNRS, LISST, Université de Toulouse-Jean Jaurès, et directeur de recherches à l’École de recherche en psychanalyse de l’Université de Paris 7. En 1976, il débute une recherche sur la culture du maïs auprès des Mayas du Yucatan, apprend leur langue, s’y construit une maison où il réside régulièrement. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur les Yucatèques, en particulier Les Labyrinthes sonores, encyclopédie de la mythologie maya yucatèque (7 vol. publiés), La cuisine maya et La Religion populaire des Mayas (2 vol.) ainsi qu’un ensemble de films, Mémoires des Mayas (42 films édités). Il travaille aussi avec les Moosé du Kiritenga (Burkina Faso) avec lesquels il a réalisé une série de film et publié un livre (Mythe et histoire des Moosé du Kirigtenga)  et développe un enseignement autour des sources de l’expression et de la notion de gai savoir. Son article s’annonce d’emblée comme une critique de l’anthropocentrisme et une recherche profonde des parts constituant l’être humain. Au nombre de quatre, elles bouleversent la façon par trop monolithique que nous avons de penser l’homme et la cérébralisation et nous conduisent à la sagesse Maya. Michel Boccara résume son propos ainsi : « Pour ne pas se transformer en néocolonisation, la décolonisation doit avoir pour objectif fondamental de transformer les rapports sociaux et de valoriser les apports des sociétés qui nous ont précédé et que nous avons exploitées. Dans la plupart de ces sociétés, l’homme n’est pas au centre des êtres vivants mais apparaît comme l’enfant de ceux qui l’ont précédé : les animaux, les plantes, les pierres et les étoiles. A partir de la notion maya de way,  traduit par co-essence, l’auteur propose une réflexion, en forme de programme de recherche, sur les parts animale, végétale, minérale et astrale de l’être humain. » 

L’ŒUVRE DE SCIENCE DANS LA BELLE FORME ET LA BELLE FORME DANS L’ŒUVRE DE SCIENCE

Christian RUBY est philosophe, enseignant à l’ESAD-Talm, site de Tours. Il est membre de l’ADHC (association pour le développement de l’Histoire culturelle), de l’ATEP (association tunisienne d’esthétique et de poiétique), du collectif Entre-Deux (Nantes, dont la vocation est l’art public) ainsi que de l’Observatoire de la liberté de création.  Parmi ses derniers ouvrages : Abécédaire des arts et de la culture, Toulouse, Éditions de L’Attribut, 2015 ; et Devenir spectateur ? Invention et mutation du public culturel, Toulouse, Éditions L’Attribut, 2017. Cet article fait suite à son introduction de l’archipel art-science paru dans le précédent numéro de Plastir PLASTIR 52, 12/2018. Il vise à approfondir la notion de surface d’échange, déjà proposée afin de penser une dynamique des rapports arts et sciences qui ne se contente pas de noces ludiques entre ces domaines sous conduite d’une instrumentalisation politique : nuits des arts et des sciences, jardins pluridisciplinaires, etc. Cette notion de surface d’échange doit permettre de penser des objets communs construits entre les deux (arts et sciences) et de faire bouger les frontières qui nous servent de cadres cognitifs habituels. Cette pensée fait école en IDF, Paris Saclay notamment, et sur le territoire national et européen (TRAS) grâce à l’investissement de nombreuses structures de terrain qui agissent de concert afin de faire reconnaître les actions d’éducation culturelle et artistique incluant ce lien art-science et de diffuser les artistes et les scientifiques qui jouent le jeu. 

DE L’ÊTRE – UN PETIT RÉCIT

David LEVRAT est ingénieur mécanicien des fluides  Il est également nageur, plongeur et poisson. Étudiant à Paris, puis Toulouse (ENSEEIHT) et Montréal (Université McGill), il a débuté sa carrière volontaire de solidarité internationale en Birmanie. Rejoignant un cabinet d’ingénieur conseil, il a étudié et supervisé la construction de nombreux ouvrages hydrauliques et hydroélectriques, essentiellement en Afrique. Depuis 2014, il est retourné en Birmanie en tant que Directeur Pays de son entreprise, mais également conseiller au commerce extérieur de la France et président de la chambre de commerce européenne. Parallèlement à ces activités, il a rédigé un important travail de recherche (un cahier) sur l’intuition comprenant plusieurs volets sur l’être, l’équilibre, l’équivalence et l’état dont une des approches liée à la nature des sciences a été publiée dans sa précédente contribution à Plastir (PLASTIR 31, 06/2103). Il nous présente ici le volet consacré à l’être qu’il aborde en tant qu’arpenteur géopoétique, remontant le cours des éléments et des traces profondes de la terre selon un parcours qu’on peut qualifier de topographique. Lié à des lieux et des essences et des corps, son voyage en prose et en poésie s’inscrit sous forme de monades ou de petits récits pouvant se lire indépendamment, mais qui prennent leur plein sens dans la totalité. Appuyés sur des cartographies liées à ses pérégrinations, ce voyage est mené de la terre au ciel où le préfixe astro donne le pendant à la -physique, la -logie et la –nomie, s’insinue au travers des cycles, des mesures et des parcours terrestres comme cosmogoniques du pèlerin qui est l’auteur en personne. Autant de considérations inscrites dans la concrétude, l’alimentaire, le  cheminement que dans la science – via l’observable et le reproductible – et l’esprit. Et c’est au travers de cette quête spirituelle que se dégage sinon une présence, un sens ou un « neurosens », qui donne au lecteur le sentiment de pénétrer un espace à découvrir : l’être que David Levrat approche au travers de cette étrange quaternité être-équilibre-équivalence-état.

ÉPISTÉMOLOGIE MINIMALE

François VAUCLUSE exerce la profession de traducteur. Spécialisé dans la littérature italienne de la Renaissance, il réside ordinairement à Merano (Haut-Adige). Ses genres de prédilection sont le fragment et le poème. Il a récemment publié Mondes menacés (La rumeur libre, 2018 ; Compte rendu de Thierry Mézaille et article critique de Samia Kassab-Charfi dans En Attendant Nadeau. Autres ouvrages : Le Bandeau d’Éros, Hapax, 2012 ; Psy, Hapax, 2009 ; L’Amitié des peintres, Hapax, 2008 ;  L’Art de traduire, Hapax, 2008. Il nous délivre pour Plastir une épistémologie minimale sous forme de dictionnaire sélectif nous amenant à explorer avec humour et délectation la langue et ses anfractuosités. Ainsi à propos du monde : « Le monde n’est pas sans lois, simplement sans causes : d’où ses instants de beauté bienveillante. », de lapureté « Elle décide, déductivement, des assassinats. — Il nous faudrait admettre l’impureté des sciences. » ou encore de la  poésie « La poésie n’est jamais vraie, car elle est certaine. ». Au travers de la  découverte de ces définitions, l’auteur nous interroge sur des champs croisés : historiques, scientifiques ou littéraires. A chacun d’y trouver sa voie !  

One Comment

  1. Madame, monsieur
    Je découvre avec grand intérêt votre publication et vos travaux, et les liens que affichés sur le site PSA témoignent d’un esprit d’ouverture certain.
    C’est pourquoi je me permets de vous apporter un autre lien, celui du Collège des Hautes Etudes Lyon-sciences, qui sera de nature à vous intéresser:
    http://www.chels.fr/?p=3547
    Bien cordialement,
    Géry Moutier

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