La plasticité c’est quoi ?

Son Mode d’Expression 

1. La plasticité est une propriété inhérente à la matière.
2. Elle s’observe à tous les niveaux d’organisation et de réalité, décrivant à la fois une propriété de système et sa propre dynamique.
3. Elle s’observe dans et par un cerveau qui pense dans un monde dont la dynamique évolutive est foncièrement plastique, c’est-à-dire dont le comportement global n’est pas rigide et passif, mais au contraire souple, auto cohérent et hautement interactif.
4. Elle n’est pas purement descriptive mais a une valeur prédictive élevée du comportement dynamique des systèmes inertes ou vivants comme du sens que nous donnons à ces systèmes. Autrement dit, c’est une propriété fondatrice et non pas seulement émergente ou systémique, et dans ce sens, il faut plutôt parler de métaplasticité.
5. La métaplasticité explore la genèse des processus naturels. Elle ne doit pas être assimilée à quelque vue holistique ou vitaliste du monde qui mixerait à tort et à travers les isolats de tout bord, pour servir un bouillon élastique et peu digeste sommant les parties. Il s’agit tout au contraire de décrire rigoureusement l’unité dans sa diversité, la vérité dans sa relativité, et la réalité comme un processus dans lequel je (l’acteur) me construit ici et maintenant.

Son Ethique

1. Elle prend en compte les événements dans leur intégralité : c’est à dire qu’elle n’ignore pas leur contenu générique ou ontologique, mais qu’elle ne le recherche pas. L’homme y est naturellement inscrit dans une réalité indivise qu’il structure et dont il est structuré.
2. Elle s’oppose à la linéarisation et à l’isolement des fonctions. Le Plasticien nie toute fracture de la réalité sans pour autant y voir une manifestation du tout.
3. Elle recherche sur le terrain des principes de cohérence, le décloisonnement des disciplines et la défragmentation de la connaissance. C’est donc une approche foncièrement transdisciplinaire où l’art, le tiers & la science trouvent un terrain d’expression privilégié.
4. L’attitude plastique implique une mise en rapport constante des architectures.
5. Elle préconise une attitude ouverte, pragmatique et sans esprit d’école.

Sa spécificité

Ce qui distingue formellement la plasticité des propriétés d’élasticité, de flexibilité ou de malléabilité des corps est qu’elle n’est pas une simple propriété de système ou une propriété émergente de ces systèmes (inertes comme vivants) mais :

1. Qu’elle peut traduire autant un phénomène passif qu’un processus de transformation actif dans lequel les évènements évoluent en se co-signifiant mutuellement, autrement dit sont autant structurés que structurants (ex.: expression phénotypique unique, rapport inné-acquis, etc..);

2. Qu’elle implique une réciprocité entre systèmes ascendants et descendants à l’intérieur d’un même système: (ex. neuroplasticité, morphogenèse, phylogenèse) ou de systèmes en interaction : (ex. art/science, sujet/objet, cerveau/esprit…);

3. Qu’elle a une capacité universelle de liage ou d’articulation des couples fondamentaux tels que : forme vs matière, formé vs informé (interrogeant en première instance la forme & l’émergence de la forme), forme vs objet, forme vs sujet, etc …

4. Qu’elle obéit à une logique transversale en créant des complexes (ex. FIP : formé-informé-plasticité, ETP : espace-temps-plasticité, AEP : alter-ego-plasticité, NMP : neural-mental-plasticité, IMP : information-matière-plasticité….) où la plasticité joue le rôle essentiel d’interface catalytique ;

5. Que ces complexes définissent ou inscrivent un processus plastique plutôt que de traduire une structure, un fonctionnement ou une fonction isolée ; processus qui a la propriété unique de devenir le contenu même de ce qu’il représente ou de ce qu’il advient de lui (ex . NMP) et la capacité de trans-former ;

6. Que la plasticité agit directement au point d’ancrage de dimensions ou d’expressions irréductibles en incluant le sujet dans la plasticité du monde (sphère psychique, art, altérité, intersubjectivité…) ;

7/ Que lorsque la plasticité s’adresse à des systèmes de valeurs ou d’information entiers, et notamment aux interactions du sujet avec le monde, elle devient métaplasticité.

Evolution du concept : Depuis sa création, le concept épistémique de plasticité se différencie des approches contemporaines classiques et évolue sur le plan des idées. Il est notamment passé de la notion de concept à celle de complexe de plasticité et inclut une dimension essentielle : la plasticité de l’esprit. Consulter la sous-rubrique Le Groupe des Plasticiens à propos des actions transdisciplinaires de terrain précédemment menées par le GDP ainsi que la sous-rubrique: Evolution du concept et le site Académia.eu présentant les recherches en cours ou les travaux récents de M.W Debono sur le concept épistémologique de plasticité.

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Contraintes & Plasticité : Contrairement à des idées reçues, la plasticité ne s’adresse pas qu’à l’esthétique. Bien qu’elle ait acquis ses lettres de noblesse dans l’œuvre d’art, elle est inscrite au cœur du vivant. A l’image de la biodiversité et de la plasticité cérébrale, elle décrit à la fois une propriété de système et sa propre dynamique. La forme dévoile le fond. Le fond s’inscrit dans la forme. Il s’agit d’y voir un réel autoporté, une dynamique bijective entre le monde réel et le monde perçu. Qu’est-ce que cela signifie ? Que les corps célestes comme le cerveau ne sont pas de simples reflets, mais participent de cette réalité. Que les distorsions du réel qui en suivent, si nécessaires à l’art et si salutaires à l’individu, définissent l’espace noétique dans lequel nous nous projetons. Que l’ensemble des contraintes auxquelles nous sommes soumis relève la cohérence des invariants universaux comme des formes ou des objets émergés. Que cette cohérence appelle enfin à une redéfinition des niveaux de perception. Nous sommes un avec la nature parce que nous engendrons mutuellement un monde possible. Aucun n’impose à l’autre sa vision du réel. C’est la plastique de la réalité qui inscrit la conjonction de deux potentialités dans un même espace-temps. D’où ce double mouvement hélicoïdal qui perce aujourd’hui dans un monde en crise : crise de l’Orient face à la renaissance de la plastique en Occident – religiosité, retour aux valeurs, besoin urgent de créativité – ; crise du verbe face au nombre – dictat de la preuve expérimentale, affront des néologismes face aux langages transcendants – ; crise au sein des sciences – mécanicisme finissant et néodarwinisme renaissant, dérive éthique, singularité de l’humain – ; crise au sein de l’humanité – dérive du sens esthétique, économie fractale, effets pervers de la montée des technosciences, extrémismes -. D’où la nécessité d’inscrire la plastique des mots dans un véritable projet a contraintes, de créer une métalangue en temps réel dont la virtualité ne cède rien à la profondeur. D’où enfin la nécessité de dériver le poème de cette ascension, d’adopter une attitude nouvelle, de devenir des plasticiens en un sens neuf, c’est à dire où l’homme devient à la fois l’instrument pesé et l’instigateur de son propre devenir, où enfin la sculpture parle d’elle-même.  MW Debono : Extrait de « l’Ere des Plasticiens », Aubin Editeur, 1996.

Les Actions à Mener
– Eviter la dérive du sens esthétique.
– Décliner un code plastique de la vie.
– Favoriser l’interactivité des systèmes de codes.
– Etablir un carrefour ontologique entre les disciplines.

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PLASTICITE sur Internet

Approches Classiques (quelques exemples)

Encyclopedia
Arts Plastiques: CNAP
Plasticité des Matériaux
Plasticité du vivant
Plasticité Neuronale
Plasticité Humaine (Philosophie -Pic de la Mirandole)

Concepts Contemporains

Plasticité & Epistémologie: Marc-Williams Debono : L’ère des Plasticiens, Aubin Ed. (1996); Écriture et Plasticité de Pensée Anima Viva Pub. House (2015) Andorra; Le Concept de Plasticité; Dogma (2021). 

Plasticité Mésologique: M-W Debono / Augustin Berque (2016); Mesological plasticity as a new model to study plant evolution, interactive ecosystems & self organized evolutionary processes (M-W Debono, 2022).

–  Plasticité & Philosophie: Catherine Malabou : L’avenir de Hegel Plasticité, temporalité, dialectique. J. Vrin: (1996); Plasticité (2000) & la plasticité au soir de l’écriture du fantastique en philosophie (2005), Ontologie de l’accident (2009), Ed Léo Scheer.

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